Le succès international du Champagne Koch fils
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A partir du 1er Janvier 1866, Gustave et Eugène sous la raison sociale « KOCH Fils » continuèrent donc seuls l’exploitation de la Maison Koch, au 7 rue de Cramant, au château Koch d’Avize , lançant les marques « La Goutte d’Or Koch Fils » et « Koch & Cie ».
Grâce à Gustave , la marque Koch subit une forte impulsion et la réputation s’étendit dans de nombreux pays : Danemark, Suède, USA , Allemagne, Autriche , Russie et Angleterre où le Champagne Koch s’exportait.
De brillantes fêtes furent données sur la Tamise à la gloire du Champagne Koch, et des récompenses et des médailles obtenues ( exposition alimentaire de 1873).
Le champagne Koch fut bu par le frère du Tsar le grand Duc Serge à l’exposition de Moscou de 1891.
La société continua de se développer par des achats de vignes : 2 hectares du vivant de Félicie Koch jusqu’en 1893, puis encore 2 hectares par les frères Koch , ce qui porta l’actif à 11 hectares.
Gustave Koch (1836 - 1903)
Après ses études à l'école Polytechnique |
Directeur de la Maison Koch |
En 1879 Gustave et Eugène établirent de nouveaux statuts pour l’entreprise « KOCH Fils » dont le siège social était 7 rue de Cramant à Avize, au château Koch, avec l’aide de leur beau-frère notaire à Oiry Gustave Loche.
A partir de cette époque , seul Eugène continua à habiter le château Koch avec sa famille, Gustave s’installa de son côté au 35 rue des Carmes.
Malgré la mésentente entre Eugène et sa belle sœur Marie La Marle, la collaboration se poursuivit activement entre les 2 frères, Eugène passant une grande partie de son temps à Londres , dans la succursale la plus importante où les meilleurs clients recevaient en prime un poignard en argent.
En Allemagne, le dépositaire munichois Franz Kessler était également très actif ; tandis qu’en France Léon Niox était le démarcheur attitré et faisait quasiment partie de la famille.
Publicité dans un annuaire de 1890 |
Famille Kesler 1892 | Pierre Niox 1894 |
Lorsque Eugène mourut prématurément en 1890, des articles élogieux parurent comme dans le n° 500 de « La France Industrielle » . Le 20 juin 1889, la société Koch Fils avait été prorogée pour dix ans par acte sous seing privé.
L’affaire était alors à son zénith , et Pauline, la veuve d'Eugène fit confiance à Gustave pour continuer à mener l’affaire seul en attendant la majorité de ses fils Charles et Henri .
Le 26 novembre 1890, ce contrat était donc confirmé par la veuve d’Eugène comme commanditaire. Ceci mettait l’échéance à 1899, et jusqu’à cette date Gustave dirigea seul la société KOCH Fils avec une évidente réussite.
Caveau d' Eugène Koch (1838-1890) à Avenay Val d'or |
Le Démentellement de la Société
Mais Pauline veuve d’Eugène , ayant ensuite perdu ses 2 fils, ne le renouvela pas en 1900 , arguant que le chiffre d’affaire était devenu insuffisant, en s’appuyant sur une clause qui avait été imposé dans le contrat d’association à l’initiative de son père Henri Paris avocat.
En 1899 furent donc vendus à Pommery , la maison du 9 rue de Cramant , ainsi qu’un lot de vignes. Le château Koch d’Avize et la Maison de la Tuilerie furent provisoirement maintenus dans la communauté entre Gustave et les héritiers d’Eugène, les reste des vignes fut partagé.
La production diminua, malgré les efforts de Gustave pour lancer de nouvelles marques comme « Tisane Bonna Frères , cuvée spéciale de la Maison Koch » en 1900, ou « Gustave Koch et Cie » en 1901, celui-ci mourut du diabète à 68 ans en 1903.
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En 1902, Any Koch ( Suzanne Antoinette Berthe Armande ), unique descendante d'Eugène épousa Jean Charles Marie De Challemaison ( de la vieille noblesse française apparenté à la Maison de France ) .
En 1904, le château Koch d’Avize et la Maison de la Tuilerie revinrent intégralement aux héritiers d’Eugène Koch : sa femme Pauline Paris (épouse Koch) et sa fille Any Koch (épouse De Challemaison) :
En 1905, le patrimoine immobilier de Gustave revint à son fils Philippe qui revendit immédiatement une partie à Pommery.
C'est Jean Charles Marie De Challemaison qui continua quelques années l' exploitation du château Koch d’Avize.
La famille De Challemaison possèdant déjà un Château à Avenay, revendit finalement celui d' Avize en 1911 à RENNESSON et COLIN.
Mais G. Rennesson n' eut pas le temps d'exploiter le Château d' Avize. Parti au front en 1914, ses parents le croyant mort, revendirent le château avant son retour de la guerre .
Après la première guerre , le château Koch d’Avize appartenait à la Maison Oudinot mais l’entretien était trop coûteux .
En 1946 il fut racheté par un notaire belge Nommé Renkin qui y exploita la marque « POLVARENE » . Assez peu recommandable, et dépensant sans compter pour de grandes fêtes qu’il donnait dans le château Koch avec les notables de la région, il fut acculé à la vente. Le Champagne Charbot avait repris entre temps une partie des bâtiments. Au début des années 1960 , le château Koch délabré était à l'abandon, la toiture laissant passer les intempéries.
Jean Eugène Philippe Koch appelé Philippe , né le 3 Août 1874, seul fils de Gustave exploita la marque « Koch » , au 35 rue des Carmes.
Marie La Marle avait renoncé à ses droits sur la succession de Gustave, moyennant une rente viagère de 3000 francs que lui garantissait son fils et ses éventuels héritiers, Philippe gardant le patrimoine de son père.
Le Champagne Koch au 20ème siècle
Philippe Koch perpétua la marque « KOCH », notamment « Chante clair » jusqu’en 1912 , à partir de la maison du 35 rue des Carmes qui comportait des caves. Le Phylloxera en particulier avait atteint le Champagne et les plants français n’y résistèrent pas , réduisant la production des 2/3 . Puis, les vignerons en colère, éventrèrent les barriques de Champagne dans les rues des villages champenois.
La grande crise économique de 1910 fut fatale aux producteurs de Champagne honnêtes dont la production restait invendue, tandis que les mousseux d’origine non certifiée rebaptisés en Champagne vendu à bas prix , enrichirent les autres.
En 1911 , onvendait les vignes pour le prix du fil de fer et le prix de l’eau pour l’irrigation était prohibitif . Les chefs de caves , eux-mêmes, participèrent à la chute des exploitations en détournant des quantités importantes de bouteilles , comme le régisseur ( Arsacq ) du château Koch d’Avize à l’époque De Challemaison.
Celui-ci revendit ses vignes de 1909 à 1921, essentiellement à « RENNESSON COLIN » ainsi que le château Koch d'Avize et ses dépendances en 1911.
Pour Philippe Koch, son exploitation était son seul revenu et la maison de la rue des Carmes, celle de sa famille, depuis son mariage en 1905. Néanmoins , après avoir déjà vendu partiellement à Pommery les installations dont il avait hérité de son père, il continua à vendre ; en 1908 ( terrain du cimetière d'Avize ) , 1911 (Pommery), 1914 (Mumm & Pommery) .
L’exploitation fut stoppée en 1912 et Philippe Koch quitta Avize avec sa famille, mais conserva la maison jusqu’un 1928 où elle fut vendue à Jean Stocker.
Le renouveau du Champagne Koch :
En 1966, le Patron de la société de « Sekt KUPFERBERG » de Mayence, Christian Adalbert Kupferberg, racheta l'ancien château Koch d'Avize et ses caves , puis une fois rénové , son fils Christian Andreas Kupferberg s'installa avec sa famille pour y produire du Champagne « Arthur BRICOUT ».
C'était donc le deuxième immigrant allemand à y venir pour créer son Champagne en un peu plus d'un siècle.
Il fonda ensuite, en 1977, la société Bricout & Koch en y associant un membre de la famille Koch, ce qui permit entre autres de sortir la cuvée millésimée :
Champagne Charles Koch élaboré à Avize depuis 1820 .
Kupferberg fut ainsi le vrai successeur de la maison Koch Fils dans l'ancien Château Koch d'Avize rénové en y installant le siège social de « Bricout et Koch », perpétuant la tradition du Champagne Koch blanc de blanc à Avize, au coeur de la côte des blancs.
Avec toute la passion que l'on peut porter à ce métier, Christian Andreas Kupferberg recréa donc au Château Koch d' Avize un Champagne « Charles Koch » Blanc de Blanc millésimé 1969, 71, 74, 76, 79, 81 et 83 , ainsi qu' une cuvée du centenaire, cru 78, sortie en 1985 en l'honneur de Gustave Koch et de sa première cuvée spéciale.
L'association entre la Maison Arthur Bricout et la famille Koch, fut un atout commercial pour cette cuvée (qui d'ailleurs n'existerait pas autrement) et pour Bricout . Pour cela, Philippe Koch, arrière-petit-fils de Gustave Koch, entra symboliquement en 1977 , et sans contrepartie dans le capital de Bricout. Encore fallait-il que la qualité du produit fasse honneur au fondateur , ce qui , bien entendu , fut le cas.
L’appellation « Château d’Avize », marquée initialement sur les bouteilles de Champagne Charles Koch fut l’objet d’un litige avec une autre société d'Avize, arguant que les « vrais Châteaux d’Avize », sont ceux construits par les Desbordes ou les De Cazanove.
C.A. Kupferberg marqua donc sur ses bouteilles « Ancien Château d’Avize » , puis « élaboré à Avize » .
Le groupe international de vins "Racke" prit le contrôle de Kupferberg en 1979, et en 1987, suite à des augmentations régulières de capital, la société Bricout & Koch devient une SA contrôlée par ce groupe allemand de vins et spiritueux (dont Sekt) qui pesait en 1991 578 millions de DM et possèdait ses réseaux de distribution.
Vu la necéssité d’investissements importants, les allemands cédèrent la société Bricout & Koch dès qu'elle commença à perdre de l'argent en 1998 à la société Financière Martin propriétaire du Champagne Delbeck .
Bricout Delbeck possèdait en 1999 près de quatre cents hectares de vignes directement, et était propriétaire de la société civile vinicole de la chapelle Bethon-Avize (acquisition et exploitation de domaines vinicoles). Les vins de Champagne étaient distribués par la filiale Société Avizoise de Diffusion (ex Bricout Distribution)
Le Champagne Delbeck dont la création remontait à 1832 , fournisseur de la Cour de France ne put qu'améliorer encore l'image de marque et la réputation de Bricout & Koch.
La marque Charles Koch a donc continué sous Delbeck , .
mais n'était plus une cuvée millésimée .
Après la faillite retentissante de Bricout-Delbeck et la récupération par la
multinationale Vranken , le Château Bricout & koch d ‘Avize ne fut plus exploité , cet outil de
production de grands crus champenois restant inutilisé, ses bâtiments menacés par
les dégradations .
En 2008, il est acheté par le champagne Jacques Selosse d'Avize. Depuis septembre 2011 l'ancien Château Koch d'Avize est une maison d' hôtes baptisée astucieusement " Chateau des Avizés "
Y aura – t-il une cuvée du bicentenaire en 2020 du Champagne Charles Koch ?
Le "Champagne Charles Koch fondé à Avize en 1820" est une marque qui appartient à une société du groupe Vranken ( le Champagne Charles Lafitte ), mais qui n'est plus utilisée depuis plus de 5 ans, ni exploitable légitimement avec la mention "depuis 1820" .
En droit de la propriété industrielle , il est interdit de déposer une marque uniquement pour empêcher un concurrent de l' utiliser . En l'occurrence, les futurs exploitants du Château Bricout & Koch d'Avize pourraient vouloir recréer un Champagne Koch associé à ses deux siècles d' histoire.
Pourtant le Champagne Charles Lafitte de Tours sur Marne à renouvelé cette marque auprès de l'Inpi le 27 Mai 2008.
L'ex Champagne Bricout en 2010 , propriété du Champagne Selosse , il ne reste plus que les murs et les caves vides.
Mais d' où vient donc le Champagne Bricout vendu aujourd' hui ?
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